Cinéma

UNIPOP de ville en ville: la famille japonaise

Ciné-Conférence

le 11 janvier 2024 18h30 8€/6€50/5€50 + 10€ d'adhésion à UNIPOP pour bénéficier de la conférence

18h30: Conférence « La famille japonaise, de Ozu à Kore-eda », par Pascal-Alex Vincent

20h15: Projection du film « L’innocence » (vost) de Hirokazu Kore-eda

Le comportement du jeune Minato
est de plus en plus préoccupant. Sa mère, qui l’élève seule depuis la
mort de son époux, décide de confronter l’équipe éducative de l’école de
son fils. Tout semble désigner le professeur de Minato comme
responsable des problèmes rencontrés par le jeune garçon. Mais au fur et
à mesure que l’histoire se déroule à travers les yeux de la mère, du
professeur et de l’enfant, la vérité se révèle bien plus complexe et
nuancée que ce que chacun avait anticipé au départ…

Marquant le retour de Kore-eda au pays du soleil levant après Les Bonnes étoiles tourné en Corée du Sud et La Vérité
en France, ce seizième long métrage du cinéaste japonais a reçu le prix
du scénario au dernier Festival de Cannes. Le film est aussi l’occasion
d’apprécier la dernière partition composée par le maître Ryuichi
Sakamoto (Furyo, Le Dernier Empereur, Babel…) avant son décès en mars 2023.

La sortie du dernier film de Hirokazu
Kore-eda, pilier du cinéma japonais contemporain, coincide avec les
commémorations de la naissance et de la mort de Yasujiro Ozu, figure
tutélaire et parrain du cinéma nippon longtemps considéré sans héritier
direct. Si Kore-eda apparaît aujourd’hui comme son descendant, c’est
notamment autour du thème de la famille qu’émerge leur parenté
cinématographique. Ozu laissa cette image singulière « d’avoir
obstinément sculpté son œuvre, tel un artisan » selon Pascal-Alex
Vincent : un canevas invariablement orienté vers la famille, qu’il
déclinera « comme un miroir, un reflet de la société japonaise
d’après-guerre ». Le thème innerve aussi une grande part des films de
Kore-eda : familles dysfonctionnelles, unies, bricolées – de Tel père, tel fils à L’Innocence en passant par Notre Petite Sœur ou Une Affaire de Famille (Palme
d’Or 2018), son cinéma explore sous tous les angles les liens familiaux
et humains, abordant l’enfance, l’abandon, l’amour, le deuil,
l’héritage, la communication…Des sujets portés avec pudeur et poésie par
ces deux géants du cinéma qui se répondent par-delà le temps.

Présentation de l’intervenant

Après des études de cinéma, Pascal-Alex Vincent se
consacre à la distribution de cinéma japonais au sein de la société
Alive. Il réalise ensuite des courts-métrages, sélectionnés et primés
dans de nombreux festivals. En 2008, il sort « Donne-moi la main« ,
son premier long métrage. Parallèlement à son activité d’enseignement à
l’Université Paris III Sorbonne-Nouvelle en études cinématographiques,
il continue activement de contribuer à la diffusion et à la valorisation
du cinéma japonais, et a notamment coordonné la publication d’un Dictionnaire des cinéastes japonais (2016,
Carlotta Films). Il a également réalisé les films documentaires
« Satoshi Kon, l’illusionniste », « Kinuyo Tanaka, une femme dont on
parle » et « Keiko Kishi, une femme libre ».

Il publie en 2023 aux éditions de La Martinière un livre somme intitulé Yasujiro Ozu. Une affaire de famille (préface Wim Wenders), à l’occasion des commémorations autour du cinéaste nippon.