Rousseau et Jean-Jacques
L’intelligence et la subtilité
En
ces temps troubles que nous traversons, et quitte à agacer ce cher Voltaire, il
fait bon de (ré)entendre les réflexions de Rousseau sur le monde.
« Tout
homme est utile à l’humanité par cela seul qu’il existe. » S’appuyant sur les œuvres du philosophe des Lumières,
et essentiellement sur ses Confessions, Xavier Marcheschi raconte, à
partir des vingt premières années de sa vie, comment le petit Jean-Jacques est
devenu Rousseau. Comme la jeunesse est le temps d’étudier la sagesse, la
vieillesse est le temps de la pratiquer, le dramaturge et comédien fait
dialoguer l’auteur vieillissant avec l’enfant qu’il a été, revenant ainsi sur
les événements qui l’ont amené à regarder autour de lui et à penser un monde
plus juste. Son montage et la construction de sa narration, formidablement bien
conçue, captivent totalement.
Se
servant de toute la magie des arts de la marionnette et d’effets spéciaux,
Marjorie Nakache fait se côtoyer le réel, incarné par Rousseau vieillissant, et
l’imaginaire. Dans une scénographie de toute beauté, les tableaux s’enchaînent
dévoilant à chacun d’eux de la poésie, de l’humour, de la grâce, de
l’émerveillement. C’est un conte qu’elle nous montre, celui d’un petit bonhomme
qui va d’épreuve en épreuve, de découverte en découverte, se forger.
Marie-Céline
Nivière
À
partir de 10 ans
Durée : 1 h