L’Europe au XVIIIe siècle, le temps des fêtes galantes
Conférence Arimage
Avec Adrien Enfedaque, conservateur du musée d’Agen.
La mort de Louis XIV en 1715 consomme en France la rupture avec la culture humaniste de la Renaissance et voit s’ouvrir le « siècle des Lumières », époque riche et foisonnante, où les philosophes s’appuient sur l’intuition et délivrent une approche sensible du monde. La langue et la culture françaises réalisent l’union intellectuelle et morale des Européens instruits, « un passe-partout qui vous introduit dans toutes les maisons et dans toutes les villes. Voyagez de Lisbonne à Pétersbourg et de Stockholm à Naples en parlant français ; vous vous faites entendre partout » (Frédéric II de Prusse). La monarchie administrative, façonnée par le Roi-Soleil et Colbert quelques décennies plus tôt, est admirée en Europe par les souverains « éclairés ». L’ouverture des frontières facilite la circulation des idées et des textes, des artistes, des objets et des modèles, mais également la propagation d’un art de vivre, dont les frères Goncourt se feront les fervents apologues au XIXe siècle.
L’influence de l’Italie, creuset de l’Antiquité et des grands maîtres de la Renaissance et du baroque, concurrence directement l’art français tandis que le goût anglais façonne durablement la création européenne à partir de la deuxième moitié du siècle.
La première séance soulignera l’inflexion de l’art dans le premier quart du XVIIIe siècle, passant d’un académisme à un art marqué par la recherche de la sensualité et de la volupté. La querelle du coloris voit les artistes tenants de la couleur, au détriment des chantres du dessin, l’emporter. Le renouveau du portrait et le succès de la scène de genre amorcent la naissance d’un nouveau genre, la scène de genre, création délicieuse d’Antoine Watteau (1684-1721). La hiérarchie des genres, imposée par le système académique, se brouille. Les élites recherchent un nouvel art de vivre : le triomphe du décor et du confort s’allie à de grands projets architecturaux, où l’art classique français se confronte aux grandes machines baroques italiennes.
Réservation obligatoire auprès du bureau d’Arimage au 05 53 47 77 88.