L’enfant sauvage
Théâtre
Par la Compagnie Un,deux,trois…soleils!Spectacle tout public à partir de 10 ans, durée 1h10 suivi d’une auberge espagnole en présence de l’artiste.
On a trouvé une enfant sauvage sur la place du Jeu de balle. Ses cris s’entendaient de loin, on la voyait se mordre et saliver comme une bête. Au milieu de la foule et de l’indifférence, un homme s’intéresse à elle, tente de l’arracher à l’oubli.Ce qu’il nous raconte, c’est la réalité qu’il découvre derrière les mots, les siens et ceux qu’on lui impose sans toujours qu’il en comprenne le sens exact : accueil d’urgence, juge famille, père, enfant, administration, adoption, home…
Dans ce monologue poignant, l’humanité vivifiante de l’homme qui raconte, anti-héros par excellence, replace la fonction théâtrale au cœur de la société et de ses dysfonctionnements.
Pourquoi avoir choisi de monter ce spectacle ?
Un soir de printemps, revenant de jouer un spectacle. Dans ma voiture, la radio, une voix, des mots qui font mouche et me bouleversent.Cela parle d’enfant battu, abandonné, et de l’incrédule humanité d’un homme qui croit en l’amour de cet enfant.Une confrontation meurtrière entre cette dérisoire tentative d’aimer et la barbarie institutionnelle.Cela m’a parlé au fond, au plus profond, comme pour me dire : il faut dire ce texte sur scène, pour ne pas oublier qu’il y a des enfants en souffrance extrême d’abandon, de maltraitance et de non-reconnaissance.
Serge Lacan, comédien et directeur artistique de la compagnie Un, deux, trois soleil!
J’aimerais qu’en sortant de la représentation, le témoignage de cet homme simple -dont on ignore s’il est, aux yeux de la justice, un simple témoin, un suspect ou un accusé- questionne la rigidité des systèmes administratifs ou juridiques. J’aimerais que le public s’interroge sur la réponse faite aux enfants maltraités et sur les violences institutionnalisées face aux plus fragiles. Afin que chaque enfant victime de maltraitance ne subisse pas une double peine, celle d’une famille qui n’aura pas su ou pas pu prodiguer l’amour nécessaire à sa construction et celle d’une justice qui, sous couvert de protection, aura contribué à une forme d’abandon supplémentaire. J’aimerais qu’on s’interroge sur le sens de cette question qui traverse tout le texte : « est ce que c’est là que ça a commencé ? »
Hélène Pelletier, metteuse en scène
Réservations indispensables au 06 11 29 28 62.