CHAORDRE

«On va pas se mentir, ça va pas très bien en ce moment et peut-être, que ça dure depuis plus longtemps qu’on le pense.
Mais on tente d’arranger les choses, peut-être même de faire quelque de nouveau pour le futur. On s’est bien rendu compte que le passé, c’était pas ça, le présent ça va pas non plus, donc on va essayer
de faire en sorte que le futur soit quand même un peu mieux. C’est vrai qu’on est en colère. Mais ça va passer, parce que ça va bien se passer. On va tenter d’organiser le futur, de redonner de l’ordre à tout ça. C’est pour tout le monde qu’on fait ça. On est pas désemparé·e·s, on va y arriver.»

Mélodie Bajo

Avec une méthodologie quasi-scientifique, Mélodie Bajo développe un travail artistique empreint de références à la sociologie, à la psychologie et à la psychanalyse. L’observation de ses contemporain·e·s l’engage à méthodiquement récolter, classifier, décortiquer leurs comportements.
À Monflanquin, Mélodie s’est intéressée aux résultats d’un questionnaire mené dans le cadre d’une étude nommée « Monflanquin Commune Évolution » associée à une commission citoyenne qui propose des pistes d’améliorations pour le village.
Elle en a fait l’une des matières premières pour un travail plastique abordé comme une tentative de mise en ordre d’une masse plurielle, hétérogène, aux éléments parfois contradictoires. Telle une Pénélope, Mélodie Bajo s’épuise à réorganiser le chaos du monde, le sien, le nôtre. Elle dessine des projections utopiques aux constructions schématiques obscures ; d’énigmatiques diagrammes affirment de vertigineuses théories et dressent d’insaisissables options et hypothèses qui semblent autant éclairer les spectateurs·rices, qu’alimenter leur confusion devant un monde binaire.

Pollen / Denis Driffort