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44°, ce pourrait être un rhum arrangé

Exposition de Louisa Marajo

Association Pollen - Monflanquin

du 16 Septembre au 28 Octobre 2022

du mercredi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h

Gratuit

Gratuit

Sur la voile de son bateau fait de planches et de restes, il y a les ruines de La Poste de son enfance. Elle a brûlé en décembre dernier lors des révoltes en Martinique.

Soleil en mille morceaux

Éclaboussures de la mer en Feu 

Canicule atmosphérique - canicule politique

Madmax

Dans l’atelier à l’envers - sous cette chaleur acidulée  on cherche à faire des petits accras – de sargasses*, un petit truc sympa 

44°, ce pourrait être un rhum arrangé 

Finis les cocotiers.              

Tohu-bohu de la genèse, c’est le radeau qui dérive...

Dehors, à La Poste - qui nous relie à la Martinique - on voyage à l’écrit sur des cartes qui défient la mer et migrent « sur le vieux buffet, sous la poussière grise »(1). 

Poussières de catastrophes

Le bateau s’est émietté à son tour - ne restent que ses entrailles - à ciel ouvert.

Telle une décharge - elle en jette à la figure des cartes postales aux atmosphères remixées remplies de sargasses  de fantômes de rhum - photos trafiquées dans la forêt carbonisée.

Déluge manifeste.                              

Manifeste est cette dérive, avec pour plusieurs destinations des espaces entre tous les temps - entre toutes les vagues - entre tous les genres. 

Louiz MARRON – en correspondance - pourrait être une fille et un garçon 

sorte de nouvelle connexion trouble d’internet qui active le bug enflammé     

MAWON(2)

Né-e dans les remous de l’écume de Yemanja - déesse de la mer,  Louiz est un nèg mawon féminin qui prend la fuite et migre de la Martinique vers Monflanquin - de Monflanquin vers la Martinique. 

Son  « arme de guerre traverse la mer »(3) et s’enivre de souffle cosmique      

Soleil brûlant                             

Sa résidence est une énigme - entre le réel et l’imaginaire    

Sur ce pont - entre les brûlures acidulées dans ce radeau                    

Entre la Martinique et cette bastide - encore plus petite que son île,  elle l’imagine sous les eaux, l’insularité engloutie dans la ruralité

Va-t-on y retrouver l’essence de la mer - la tempête - les flammes dans sa fuite faite de poussières ?  

Fumées d’été... Entre deux eaux... où disparaissait le ministère de l’outre-mer

Finis les cocotiers. Déracinés par la montée des eaux.

Frontières dénouées par ces nœuds qui lâchent  

Limites de la planète dépassées

Atelier à la dérive. 

Carte postale brûlée et rafistolée par du rhum - arrangé 

Sous un soleil en mille morceaux.

                                                     

Louisa Marajo


* sargasse : algue brune qui détériore les plages Caribéennes depuis 2011. Leur prolifération excessive serait causée par la culture intensive dont les engrais se retrouvent dans la mer, déversant des nutriments dont se nourrissent les sargasses. L’élévation de la température des océans modifiant les courants marins participe également à ces arrivées massives. Présentant des métaux lourds comme l’arsenic dans leur composition, les sargasses, qui se mettent à sécher, dégagent des odeurs toxiques qui irritent les voies respiratoires et détériorent aussi les objets. C’est un phénomène social total illustrant les effets néfastes de l’Homme sur l’ensemble du Vivant.

(1)  Francis Cabrel    

(2) MAWON : à l’époque coloniale, le neg’mawon est un esclave qui s’enfuit de la propriété de son maître aux Antilles ou en Amérique, et se réfugie dans la forêt.

(3) Lutin, artiste guadeloupéen


Vernissage 16 septembre 2022 à partir de 18h30. 


Ouverture du mercredi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h  et sur RDV au 05 53 36 54 37 ou mediation@pollen-monflanquin.com

Association POLLEN
05 53 36 54 37
mediation@pollen-monflanquin.com