LA NOSTALGIE DES BLATTES

Elles sont deux. Assises, côte à côte, dans une foire aux monstres, dans un temps futuriste mais proche, elles s’exposent. Deux femmes qui vieillissent sans interventions chirurgicales, cela n’existe plus. Elles sont deux raretés. Elles attendent quelqu’un, un passant, un client, un fils, mais plus personne ne vient. C’est un monde sans gluten, ni détritus, ni champignons, ni moucherons, ni sucre, ni cigarettes.

Un monde idéalisé, aseptisé, débarrassé de tout ce qui pourrait faire tache. Dans ce monde parfait, elles en viennent à regretter les abeilles, le miel, les vins, le roquefort, les pigeons et les rats. Elles ont parfois la nostalgie des blattes. Elles s’affrontent, s’opposent, se jugent, se testent et s’éprouvent ; elles se battent, elles s’apprivoisent aussi. Individuellement, elles sont assises et opposées. Au bout de la pièce, elles auront un projet commun : se lever et partir, enfin. La vie trouve toujours une sortie. Pierre Notte

Catherine Hiegel et Tania Torrens ont eu ensemble l’idée de cette sorte de musée de vieilles. Anciennes sociétaires de la Comédie-Française, elles y avaient rencontré le dramaturge Pierre Notte alors secrétaire de la Maison de Molière, aujourd’hui auteur associé au Théâtre du Rond-Point. Il leur a conçu deux rôles sur mesure.

Entre candeur et acidité pour l’une, superbe et vulnérabilité pour l’autre, les immenses comédiennes magnifient l’écriture abrasive de cette comédie aigre-douce, jouant tout en finesse de leur durable complicité. Aussi décapant que poétique.

Durée 1h10

Nomination Molière 2018 de la Comédienne dans un spectacle de Théâtre public Catherine Hiegel

Nomination Molière 2018 de l’Auteur francophone vivant Pierre Notte