Beechwood+ JJY and the strikers

Proposé par Kezaco.

On croyait connaître la chanson: trois petites gouapes sapées comme des milords de pacotille, posant, maigres et blafards, sur le trottoir sale d’un quartier miteux de New-York. Les Strokes nous l’ont déjà jouée voici plus de quinze ans, avant qu’on ne réalise que ces jeunes gens avaient pour certains fait leurs études dans des pensionnats de luxe en Suisse, et que leurs parents leur versaient encore de substantielles rentes… BEECHWOOD est un trio dont la bio et la rumeur dépeignent une existence précaire et violente: aucun d’entre eux ne possèderait d’adresse fixe, et chacun de leurs concerts engendrerait son lot d’embrouilles. Alors qu’on s’attend sans sourciller à un décalque tardif des New-York Dolls et des Dead Boys, l’enquête sur les BEECHWOOD se complexifie un brin davantage.

“Ain’t Gonna Last All Night” qui ouvre le ban s’avère en effet une délicieuse sucrerie, davantage réminiscente de la pop millésimée sixties que de la noirceur annoncée. “I Don’t Wanna Be The One You Love” durcit sensiblement le ton, sans se départir pour autant d’un parti pris mélodique assumé. Quand déboule le sépulcral “C/F”, on comprend toutefois que ces garçons ont du sévèrement s’imprégner du Velvet qui hantait les mêmes bas-fonds voici un demi-siècle. Impression confirmée par l’abyssal “Melting Over You”, tandis qu'”Heroin Honey” renvoie à l’Alex Chilton de “Sister Lovers”, et “Pulling Through” au Stiv Bators de “Disconnected”. “All For Naught” et “Land Of Nod” concluent provisoirement l’affaire sur un mode sydbarretien (à moins qu’il ne n’agisse de Peter Perrett, des Small Faces de “Itchycoo Park”, ou encore des Prisoners). La clé de l’énigme réside finalement peut-être dans leur imparable cover garage du manifeste des Kinks, “I’m Not Like Everybody Else”. Ca faisait un bail que l’on ne s’était pas surpris à écouter un album en boucle une semaine durant. Sournois et vénéneux à la fois: qui aurait osé parier que 2018 s’ouvrirait sur un grand disque rock…?

1ère partie : JJY and the strikers (rock / Agen) 
Power trio à l'énergie, ça joue ça chante ça DÉGOMME made in lot et Garonne !